Récipiendaire du Mérite estrien 2015, dans la catégorie affaires et développement, le Drummondvillois Alain Carrier peut être fier du chemin parcouru, surtout quand il regarde par-dessus son épaule le film de ses 35 dernières années. «C’est l’accomplissement d’un rêve de gars de bébelles à moteur», affirme, sourire aux lèvres et surtout avec une grande fierté, celui qui ne fait jamais les choses à moitié.
DES DÉBUTS MODESTES
Même si les entreprises qu’il dirige frôlent aujourd’hui avec le chiffre d’affaires magique de
100 millions $, Alain Carrier aime bien garder les deux pieds sur terre, se rappelant les débuts
modestes qu’il a connus. «Quand on est jeune et qu’on se lance en affaires, il faut être ambitieux, travaillant, avoir un peu de chance et surtout avoir confiance en soi. Il faut aussi avoir l’appui de ceux et celles qui nous entourent. En 1978, j’ai acheté ma première petite entreprise avec 400 $; il s’agissait d’une petite entreprise de tonte de pelouse», se rappelle celui qui, à l’époque, a pris tous les moyens pour offrir un service de qualité à sa clientèle sans cesse grandissante. D’ailleurs, le principal intéressé ne se gêne pas pour dire qu’il s’est rapidement mis au travail, suivant même plusieurs formations en entretien et en aménagement paysager.
Puis, en 1980, l’homme aujourd’hui âgé de 58 ans et qui voue une confiance sans pareil à ses enfants qui prendront bientôt la relève, a fondé le Groupe Carrier et le Centre de jardin Alain Carrier. «C’est vraiment là que tout a commencé. Il a fallu prendre d’importantes décisions, jouer un peu de chance et avoir du flair. Au fil des ans, le Centre de jardin est devenu l’une des plus grands entreprises d’aménagement paysager et a fait sa marque non seulement dans la région mais un peu partout au Québec. Cette reconnaissance s’est traduite par trois Napoléon de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond et par un des plus prestigieux prix dans le domaine, soit celui de l’Ordre du Mérite du commerce du détail du Québec. Aujourd’hui, c’est mon fils Jonathan
qui voit à la direction de cette entreprise», souligne le président du Groupe Carrier qui exploite
également plus de 5 millions de pieds carrés de projets domiciliaires, les Jardins Saint-Laurent.
LES ENGINS À MOTEURS
Grand amateur de motoneige et de VTT, c’est en 1999 que Alain Carrier s’est rapproché, mais ça de très près, du monde des motos. «Faut croire que j’étais à la recherche d’un autre défi. En 1999, le Groupe Carrier a fait l’acquisition d’un concessionnaire Bombardier (Performance NC) de Saint-Germain-de-Grantham et c’est comme ça qu’a commencé notre aventure dans le monde des engins à moteur, avec les marques Sea-Doo et Ski-Doo. L’engouement pour ce genre de commerce prenait de plus en
plus de place et c’est pour ça que je demeurais à l’affût de toute bonne opportunité.»
C’est en 2001 que Groupe Carrier commencé les acquisitions et les ouvertures de
centres d’affaires à l’extérieur de la région. La liste est quand même impressionnante : en 2001,
acquisition du Centre de la motoneige de Valcourt; 2005, ouverture d’une 3e bannière BRP à
Princeville; 2006, acquisition de Boileau Moto d’Acton Vale, une bannière Harley-Davidson;
deux ans plus tard, ouverture de la succursale Harley-Davidson à Saint-Germain; 2009, inauguration de Performance NC à Sherbrooke et Granby et acquisition d’une bannière BMW pour Performance NC Sherbrooke; en août 2011, Boileau Moto déménage à SaintHyacinthe et devient Carrier Harley-Davidson et en novembre de la même année, acquisition du magasin Sherbrooke Harley-Davidson.
Et ça ne s’arrête pas là car en mai 2014, le Groupe Carrier devient propriétaire d’une 6e succursale Performance NC à Lac-Mégantic sous la bannière BRP et signe une entente avec une nouvelle marque de produits, Honda Canada. À l’automne 2014, une autre entente vient s’ajouter, celle avec la marque KTM dont les produits sont distribués à la succursale Performance NC de Sherbrooke. Puis, le dernier investissement et non le moindre, celui de l’ouverture de la 2e succursale BMW Motorrad à Saint-Germain.
Après 15 ans de développement, le Groupe Carrier, c’est maintenant huit succursales et six
bannières à travers le Québec, soit à Saint-Germain, Saint-Hyacinthe, Granby, Valcourt, LacMégantic, Princeville et deux à Sherbrooke. Pour arriver à de tels succès, Alain Carrier a dû s’associer à de grandes marques, à des gens qui lui ont fait confiance. Qu’on pense entre autres à BRP, à Harley-Daidson et à BMW.
«Si le Groupe Carrier est rendu là où il se positionne aujourd’hui, c’est que des gens ont cru en nous. Et là, je pense à des personnes comme José Boisjoli, président de BRP; Don James et Malcom Hunter de Deeley Harley-Davidson; Norm Wells de BMW Motorrad et aux gens de Desjardins Entreprises qui nous ont appuyé depuis le début de cette grande aventure». Si la MRC de Drummond s’illumine à ce point sur la carte québécoise, c’est que plusieurs de ses municipalités se veulent proactives. La ville centre Drummondville a certainement son mot à dire dans cette vitalité économique mais il faut aussi donner crédit à des entreprises de municipalités sœurs qui font de notre région, l’une des plus dynamiques au Québec. Et Performance NC est sans aucun doute un bon exemple.
En conclusion, rares sont les hommes d’affaires qui aiment s’asseoir sur leurs lauriers et Alain Carrier en est un. Le passé étant garant de l’avenir, 2016 pourrait certainement propulser Performance NC encore plus haut, surtout que les dirigeants de l’entreprise (on pourrait parler ici des enfants d’Alain Carrier et Marie-Chantal Laferté, soit Alain Jr, Jonathan et Marie-Pier) ont sur la planche à dessin un autre projet fort ambitieux, celui de la construction d’un complexe ultramoderre à Sherbrooke, complexe qui
regroupera les bannières BRP, Harley-Davidson, BMW et KTM.
LA PAROLE D’AFFAIRES- Novembre 2015 – Page 17